Adaptation et apprentissage

Selon des considérations déjà anciennes, des traces de nos expériences de vie, de nos perceptions subsistent dans notre cerveau Ces informations proviennent nécessairement de notre environnement, informations filtrées par les limites physiques de nos capteurs, c’est-à-dire nos organes des sens. Mais pas seulement, car elles proviennent également de notre « intérieur », c’est-à-dire des perceptions de notre état corporel, de nos affects et de nos pensées.

Notre cerveau organise progressivement ces informations et les transfère dans différents endroits selon des circuits qui se consolident avec la répétition et/ou l’importance vitale. Ces informations subissent un premier tri : ce qui a une signification immédiate et globale et ce qui a une signification qui émerge progressivement de leur cumul sur la structure cérébrale.

Un système superviseur se met rapidement en place, car il faut bien que tout soit organisé, trié, déplacé, coordonné, dans une boucle de rétroaction et selon le principe des essais et erreurs, qui dépend elle-même de la réaction de l’environnement. L’environnement est ici pris dans son sens large : les personnes qui s’occupent de l’enfant, mais aussi des objets divers.

• Enfin, avant de se complexifier dans des modules cognitifs, 4 groupes à la fois anatomiques et à la fois fonctionnels permettent ces actions et leur organisation :
  • le système émotionnel sélectionne ce qui doit être évité et ce qui provoque une approche (notion de tri) ;
  • le système attentionnel oriente vers des stimuli pertinents (notion de tri) ;
  • le système mnésique permet de garder une trace de ces expériences (stockage) ;
  • enfin, le tout est organisé par ce qu’on appelle le système exécutif.

Ainsi, émerge progressivement un être singulier dans ses réactions adaptatives (efférences) selon un état cérébral, toujours différent en fonction de ses gènes, de ses expériences précoces ou moins précoces et des circuits cérébraux.

• Les embûches sont nombreuses :
  • Des enfants naissent avec des fragilités génétiques (mutations par exemple) et ne se développent pas facilement.
  • D’autres présenteraient des caractéristiques génétiques qui les rendraient plus ou moins sensibles à l’environnement :
    • Les « enfants pissenlits » seraient génétiquement robustes et grandiraient sans difficultés, même dans les milieux difficiles.
    • Au contraire, les « enfants orchidées », trop sensibles, ne s’épanouiraient que dans des milieux stimulants et sécurisants.
      ( http://carnets2psycho.net/pratique/article195.html )
  • D’autres encore tout simplement, et malgré toutes leurs forces, vivent des expériences tellement traumatisantes que leur développement s’en trouve altéré.
  • Certains voient leurs circuits cérébraux altérés par des défauts de vascularisation ou autres altérations anatomiques.
  • Enfin, certains sont bien constitués, mais connaissent des circonstances de naissance difficiles (maladies, accidents, affections génétiques, infections, naissance prématurée).

Quoi qu’il en soit, accident ou pas, chaque enfant naît et évolue avec des différences qui produiront une personnalité différente et surtout une carte cognitive unique. Aucun ne sera idéalement performant en tout. Certaines faiblesses peuvent devenir des forces. Ill ne faut jamais séparer troubles cognitifs et troubles affectifs, les uns alimentant les autres et réciproquement.